15/09/2025 reseauinternational.net  6min #290525

Bienvenue dans le monde merveilleux de la Génération Z : une tragédie en trois actes

par Amal Djebbar

Ah, la Gen Z. Cette génération qui semble avoir troqué les compétences de base contre une maîtrise olympique du scroll et du swipe. Très tôt, elle a été bercée par le doux bourdonnement des notifications, entraînant leur pouce dans une chorégraphie effrénée entre Facebook, Instagram, TikTok et Snapchat. Son aptitude à surfer sur les vagues du numérique est indéniable... mais dès qu'il s'agit de situations réelles sans écran comme intermédiaire, c'est là que les choses se corsent.

Après avoir lu plusieurs articles (référencés à la fin de ce billet), j'ai découvert que cette génération est marquée par des anxiétés, des paniques ou encore des angoisses dans de nombreux domaines. Elle parait incapable de gérer des tâches simples et se trouve rapidement submergée par un stress intense dans des situations pourtant banales. Je vous en confie trois d'entre elles.

Acte I : L'appel téléphonique ou l'équivalent d'un saut en parachute sans parachute

La bête noire ultime de la génération Z : répondre au téléphone. Cet objet qui est vissé à leur main vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, devient soudainement un instrument de torture dès qu'il faut répondre à un appel vocal. Imaginez la scène : un jeune a son téléphone qui sonne. Il le regarde paniquer. Une alarme mentale hurle subitement : «Mais pourquoi ça sonne ?!». Des sueurs froides perlent son front comme s'il avait fait un marathon sous 40 degrés. «Mais pourquoi ne pas envoyer un SMS ou un DM ou encore un Snap ?», pleure-t-il, désespéré à l'idée d'utiliser ce qui fut jadis la fonction principale des téléphones. Ironique, non ? Imaginez son angoisse si on le forçait à... décrocher.

Une pensée émue pour les recruteurs qui espèrent encore recevoir un appel de suivi après un entretien. Spoiler : ils attendent toujours.

Acte II : Le jargon professionnel ou le casse-tête corporate

Ah, la génération Z et ses chichis... Près de la moitié d'entre eux se sentent exclus par le jargon professionnel ? Quelle surprise ! «Cordialement» et «Bien à vous» ? Des mots qui les font trembler ? C'est bien connu, ces jeunes sont tellement sensibles, tellement fragiles. J'imagine leur réaction face à un patron comme j'en ai déjà eu, qui hurle pour un oui ou un non. Ils seraient probablement en train de faire des crises de nerfs et de pleurer dans les toilettes ou qui sait de faire pipi dans leurs culottes. Cette génération ne connait pas le vrai monde du travail, celui où on se bat pour survivre et où les mots doux n'ont aucune place.

Acte III : Le «menu anxiety» ou le triomphe du drame sur l'appétit

Ah, l'anxiété du menu. Oui, vous avez bien lu : anxiété du menu. J'ai mal à la tête pour vous dire, cela crée chez moi des dissonances cognitives.

Tout commence avec la carte : trop longue, trop complexe, trop... pleine de choix. Le cerveau des Gen Z, habitué à des réponses immédiates, se retrouve soudainement submergé. Quel est le bon choix ? Et si leur plat ne leur plaît pas ? Et si celui de leur voisin est meilleur ? Et s'il n'est pas beau ? Les voilà figés, pris au piège par une carte qui, paradoxalement, leur offre trop de liberté. Comment choisir entre le burger classique et la salade quinoa-avocat sans risquer le jugement de ses pairs ? Et si le choix du plat venait à révéler une facette de leur personnalité ? Trop risqué. La solution ? Commander le même plat que tout le monde.

Et puis, il y a le serveur. Cet être bienveillant qui, sans le vouloir, va déclencher une véritable apocalypse intérieure. Une simple question - «Vous avez choisi ?» - devient l'équivalent social d'un quiz surprise sur un sujet jamais étudié. Les sueurs froides montent, la panique s'installe au moment de prononcer le nom du plat choisi. Ils redoutent de mal le prononcer et de passer pour des imbéciles. Cette «anxiété du menu» va même jusqu'à inclure la peur de regretter leur choix du plat à savourer.

Et là, ils s'en veulent de ne pas être restés chez eux avec Uber Eats, où personne ne vous juge pour avoir hésité 15 minutes sur une pizza Margherita.

Une génération Z ultra-connectée, mais profondément isolée

On rit, mais le constat est implacable : la Gen Z incarne le paradoxe à l'état pur. Hyper connectée, elle n'a jamais été aussi isolée. Elle se perd dans un océan d'incertitudes. Elle évolue dans une bulle soigneusement tissée de technologie et de confort, une bulle qu'elle évite à tout prix de percer, terrifiée par ce que le monde réel pourrait lui réserver.

Son incapacité à gérer l'inconfort la condamne à un comportement d'immaturité quasi enfantin. Protégée par leur cocon digital et familial, où tout est calibré pour les rassurer, les guider et les flatter, elle n'a jamais appris à affronter l'imprévu. Et dans le vrai monde, il n'y a ni bouton «retour», ni «effacer», encore moins un filtre pour adoucir la réalité. Je ne vous parle pas de l'école, qui a rendu cette Gen Z molle. En supprimant les notes, les punitions, les devoirs et les matières trop difficiles, elle a créé un environnement dans lequel les élèves ne sont pas confrontés à la difficulté et à la pression. On leur a fait croire que le baccalauréat (qu'on leur donne, cela dit au passage) était un sésame ouvrant toutes les portes et que le monde leur appartiendrait.

Le résultat est sans appel : la génération Z face aux interactions humaines ou aux choix les plus basiques, hésite, panique et finit par se replier sur elle-même. Alors, une question se pose : comment réagira-t-elle face aux véritables épreuves de la vie ?

Soyons honnêtes : si le simple fait de choisir un plat au restaurant ou de répondre au téléphone les tétanise, on peine à imaginer comment cette génération s'attaquera à des défis plus conséquents. Spoiler (encore) : il lui faudra probablement une application pour ça, avec des notifications bienveillantes et un mode «assistance totale».

Faut-il s'inquiéter ?

La réponse est limpide : ABSOLUMENT.

Les solutions ? À ce stade, c'est foutu, non ! Mais, on va essayer d'être un petit peu optimiste. On pourrait proposer des séances de thérapie intensives, des cours pour apprendre à tenir une conversation sans fuir, ou même des stages pour commander un plat sans panique existentielle. En attendant, prévoyez des menus à choix unique et investissez dans des coachs spécialisés en gestion du stress pour les aider à affronter... le quotidien.

Et si rien n'y fait ? Eh bien, bon courage à ceux qui espèrent une relève solide.

sources :

 slate.fr
 korii.slate.fr
 slate.fr
 businessinsider.com
 parismatch.be

 reseauinternational.net